Nous allons voir comment s’y préparer, et essayer de comprendre un peu les lacs. Nous verrons ensuite comment essayer de réussir sa session avec notamment le placement des lignes.
Seul ou accompagné la découverte d'un grand lac reste pour moi une aventure, un moment magique et unique.
Magique car cela créé en moi une effervescence interne par l'ébullition de mes neurones carpiens.
Unique dans la diversité des lieux qui demeure le fil conducteur de mes sessions, réussir une session résulte rarement du hasard.
De toute façon je reste persuadé que l'avenir de la carpe pour les puristes se déroulera sur des berges ou le courant est la pièce maîtresse de l'écosystème.
Malgré tous les attraits de la pêche en rivière, j'avoue très sincèrement ressentir de puissantes vibrations lorsque mes yeux se posent pour la première fois sur une immensité d'eau : un grand lac.
Partager ces sensations avec un autre acharné rend ces moments inoubliables, confronter ses opinions sur les postes, imaginer ensemble la route des carpes permet souvent de trouver une des meilleures solutions qui se présente devant vous.
Mais attention partir en groupe signifie être bien accompagné. Une semaine ou plus en compagnie d'une personne n'ayant pas la même vision d'une session que vous peut s'avérer catastrophique .
Cette règle est incontournable pour moi il vaut mieux partir seul que mal accompagné pour réussir une session, qu'il y ait du poisson ou pas. Bien accompagné j'ai vécu des sessions sans poisson qui restent mémorables (une au DER et une autre à ORIENT).
Je m'explique un lac de montagne peut posséder des profondeurs de 50m à moins de 150 ou 200m du bord, ces variations sont à l'image des berges et des reliefs environnants.
En France nous sommes soumis à un climat tempéré certes, mais point très important il présente des caractéristiques bien différentes en fonction de notre position sur l'hexagone, un hiver chez nous dans l'est n' a pas la même signification que dans le Var.
Ce paramètre qui peut paraître une évidence pour certains d'entre nous est un facteur primordial dans le choix d'une date de départ en fonction du lieu pour une session, une session au sortir de l'hiver (mars - avril) sur un réservoir de l'est est souvent délicate.
La profondeur d'un plan d'eau est pour moi un facteur clé, elle permet en fonction de l'éclairement (rayonnement solaire) une modification plus ou moins rapide de la température de l'eau, le brassage des différentes couches de température résultent de l'action du soleil et surtout du vent .
Ce phénomène entraîne une répartition différente des couches de températures et en particulier de la thermocline qui est, par ses caractéristiques thermiques et sa teneur en oxygène une zone de confort. Elle peut varier de plusieurs mètres sur un lac.
En clair la berge frappée par le vent aura une température supérieure à la berge opposée, c ‘est un phénomène qui semble particulièrement intéressant en début et en fin de saison .
Pour conclure sur les principaux paramètres influents sur le comportement d'un lac, il me semble important de gérer et analyser un ensemble de paramètres, connaître le climat d'une région, et la profondeur moyenne d'un lac, se renseigner sur les vents dominants nous oriente sur certaines zones du lac les plus oxygénées à condition de ne pas négliger le profil des berges et la végétation qui pourraient former une barrière naturelle ou bien alors un véritable couloir pour le vent.
Après avoir examiné les paramètres extérieurs, voyons ensemble les différents habitants de ces immenses étendues d'eau : la nourriture naturelle, les herbiers, etc...
Avant de trouver la nourriture naturelle il est nécessaire de localiser les zones favorables à son développement. Les crustacés comme les gammares et les écrevisses prennent une part importante dans l'alimentation des carpes.
Le gammare intervient dans la nutrition de la carpe mais aussi dans celle de l'écrevisse, il apprécie les plages de graviers, les herbiers, cette petite crevette d'eau douce contient du carotène, élément présent aussi dans le robin red.
Quant à l'écrevisse elle est souvent signe de réussite : recherchée par la carpe elle possède des moeurs nocturnes et elle évolue dans les zones ombragées.
Elle préfère les pierres, les racines et tout obstacle naturel ou non, sa période d'activité est en faite liée à sa période de croissance de mars à novembre.
Ne négligeons pas les différents mollusques qui interviennent dans l'alimentation des carpes : les gastéropodes et les lamellibranches, ils préfèrent soit les herbiers pour les gastéropodes, soit les fonds mous pour les anodontes, soit les substrats durs pour les dreissènes.
La localisation de la flore aquatique sur un lac est un facteur important pour moi, les roseaux en bordure sur des pentes douces, les îlots, les nénuphars...
Je ne peux achever ce chapitre sans évoquer le cas des forêts immergées qui ne peuvent pas être citées comme végétaux mais qui sont, par le sentiment de sécurité qu'elles apportent aux écrevisses et par conséquent aux carpes, des postes de tout premier choix pour moi.
Le choix d'un lac s'oriente avec différentes inspirations :
- une session découverte à la recherche de nouvelles eaux où la pression de pêche n'est pas encore le mot à la mode.
- une session à fortes vibrations sur des lacs mythiques.
- une session dans des eaux ou la densité de poissons est telle que les piles des détecteurs ne durent pas longtemps.
Voyons comment s'orienter sur un lac.
La recherche de documents ou d'articles concernant un lac par sa situation et ses caractéristiques (superficie, longueur, largeur, profondeur), ainsi que les poissons présents dans le lac et leur densité, la réglementation, les renseignements pratiques comme les adresses de la fédération, des détaillants d'articles de pêche, des campings, et dans le meilleur des cas une carte (IGN série Bleue) permettant de visualiser les principales profondeurs du lac.
Après cette première étape qui n'est pas la moindre il devient nécessaire de commencer à exploiter les différentes adresses et contacts afin d'obtenir des renseignements à distance par l'intermédiaire du téléphone.
Les amis pêcheurs ou pas, les clubs, les fédérations, les détaillants permettent d'obtenir de précieux renseignements (NDLR : les forums également !), une visite du lac lorsqu'elle est possible est un atout non négligeable pour la suite et un gain de temps pour la session à venir, elle permet de localiser les différents postes, les chemins d'accès, etc...
Maintenant grâce à Internet vous avez de quoi bien préparer votre session.
En arrivant sur le lac la communication reste un atout majeur, la recherche d'informations auprès des pêcheurs locaux peut s'avérer utile.
Il ne faut surtout pas négliger cette prospection et ne pas hésiter à recharger le bateau sur la voiture, si celle ci ne présente guère d'intérêt car souvent les résultats d' une bonne session se font dans le choix du secteur en fonction de la météo du moment.
Avant de pêcher sereinement il va falloir sonder le secteur , il faut prendre son temps car la pêche va en découdre, lorsque l'on passe l'écho sondeur sur une zone il faut le faire très lentement, ne pas hésiter à poser un repère dès que vous trouvez quelque chose d'intéressant et de tourner autour pour affiner le sondage. Vous pouvez utiliser une canne avec un plomb lourd, en ce qui me concerne je préfère une "biroute" genre de fil à plomb de maçon mais plus gros et plus lourd, vous délimiterez ainsi des petits herbiers, des obstacles, des poches de vase, etc.. et vous pourrez déterminer le début et la fin de ces zones précisément. Si cette zone vous intéresse vous la marquez avec un repère et vous récupérez le premier.
Si le secteur s'y prête n'hésitez pas à varier les postes exemple une ligne sur un haut fond, une en bordure, une à proximité d'obstacles, une proche d'un herbier si en plus vous pouvez pêcher différentes profondeurs vous pouvez dire que ce poste est très intéressant !